Dordogne L’abattoirSobeval dans la tourmente
Cent cinquante exploitants, responsables professionnels et salariés ont manifesté pour demander la reprise de l’activité de l’abattoir épinglé par l’association L214.
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Le 3 mars, quelque 150 éleveurs, salariés de l’abattoir, responsables professionnels et artisans bouchers ont manifesté à Périgueux pour le redémarrage de l’abattoir Sobeval, situé à Boulazac. L’outil est à l’arrêt depuis le 28 février, date de suspension de l’agrément par le ministère de l’Agriculture. Cette décision fait suite à la diffusion d’une vidéo de l’association antiviande L214, deux jours avant l’ouverture du Salon de l’agriculture, le 20 février. Gilles Gauthier, fondateur de l’entreprise, a déclaré que l’ensemble des éleveurs et fournisseurs seront payés et que la société a conservé tous ses contrats commerciaux. Celle-ci a porté plainte contre L214 et contre un faux témoignage (lire encadré ci-contre). La priorité de la direction est la validation des corrections apportées aux procédés d’abattage et l’obtention du feu vert de la DGAL. L’abattoir est habilité pour les abattages standard (70 % de l’activité), ainsi que casher et halal. Avec 3 400 veaux abattus par semaine, soit 24 000 tonnes par an, il est le plus grand de Dordogne avec 450 salariés. Son activité concerne plus d’un millier d’éleveurs dont quelque 450 ateliers de veaux de boucherie. Ces derniers sous contrat, sont inquiets comme en témoigne Pierre-Henri Chanquoi, président des JA 24 : « Grâce à son réseau, l’entreprise a trouvé en urgence des solutions pour faire abattre les veaux. Mais cela entraîne des coûts de transport. »
Un millier d’éleveurs
Tout comme les représentants de la Coordination rurale ou d’Asseldor (1) présents à la manifestation, Fabien Joffre, président de la FDSEA, craint des pertes économiques : « Si la suspension perdure, l’animal qui dépasse le poids autorisé en label, est déclassé. » Les premières inspections des services vétérinaires ont eu lieu le 2 mars en présence de deux députés Jean-Pierre Cubertafon (Modem) et Jacqueline Dubois (LREM). Les élus évoquaient des corrections mineures à apporter et avaient bon espoir d’une reprise rapide, du moins concernant l’activité non rituelle. Un abattage test de 50 veaux, afin d’acter ou non la remise en service, devait avoir lieu mardi 3 mars en fin d’après midi (2). Au même moment, une délégation d’éleveurs était reçue à la préfecture. C.-H. Yvard
(1) Association des éleveurs de Dordogne. (2) Après le bouclage de La France agricole.
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